Les personnalités

Jean-Jacques Rousseau à Montmorency

Jean-Jacques Rousseau fut l’hôte de Montmorency de 1756 à 1762. Il y écrivit une partie importante de son œuvre, dont la Lettre à d’Alembert, La Nouvelle Héloïse, le Contrat social et l’Emile. Dans Les Confessions, ouvrage universellement connu, le philosophe cite notre ville à maintes reprises et évoque divers épisodes de sa vie au cours de cette période. Il habita tout d’abord « l’Hermitage » (orthographe utilisée dans ses œuvres), une petite demeure située à l’emplacement du 10 rue de l’Ermitage, dans une propriété appartenant à Madame d’Epinay. Il y séjourna d’avril 1756 à décembre 1757. Mais l’Hermitage, ayant aussi appartenu au musicien Grétry de 1798 à sa mort en 1813, a depuis lors été détruit.

 

S’étant brouillé avec Madame d’Epinay, Jean-Jacques trouva refuge dans une petite maison rustique, "le Mont-Louis", à la limite du bourg. Cette maison a résisté aux épreuves du temps, et, avec une habitation construite en mitoyenneté au XIXe siècle, elle constitue maintenant le musée Jean-Jacques-Rousseau. La publication de l’Emile fut à l’origine du départ de Jean-Jacques Rousseau de Montmorency. Cet ouvrage fut en effet condamné par le Parlement. Le 8 juin, le philosophe était prévenu par le Prince de Conti qu’il allait faire l’objet d’un "décret de prise de corps". Le lendemain, le 9 juin, Jean-Jacques Rousseau quitte Montmorency et gagne la Suisse. Actuellement, la porte par laquelle il quitta définitivement Montmorency est visible dans la rue Saint-Denis, à proximité de la place Charles-le-Brun. Une plaque commémorative indique son emplacement.

Charles Le Brun

C Le Brun

 

Peintre officiel de Louis XIV, Charles Le Brun se fit construire à Montmorency une élégante demeure entourée de magnifiques jardins aux nombreuses grottes, fontaines et bosquets. La mort de Colbert, son protecteur, met fin à sa carrière de peintre officiel. Il se retire alors à Montmorency où il continue de travailler jusqu’en 1690, année de sa mort.

André Grétry

A Grétry

 

Né à Liège en 1741, André Grétry fut un compositeur et un musicien célèbre et admiré. Directeur de musique de la reine Marie-Antoinette, il composa pour Madame du Barry, pour le duc de Choiseul et fut nommé inspecteur du Conservatoire national de musique. On compte parmi ses plus grands succès Zémire et Azor (1771) et l’Amant Jaloux (1778), mais ses nombreuses partitions inspirées de sujets plus classiques, telles qu’Andromaque (1780), ne suscitèrent pas le même enthousiasme. Il fut très admiré de Robespierre, puis de Napoléon, qui lui alloua une pension. Beaucoup de ses opéras s’adressaient en effet à la France révolutionnaire. Il signa également des sonates pour piano et quatuors à cordes. C’est à l’âge de 57 ans qu’il arriva à Montmorency, où il vécut, principalement à l’Ermitage, jusqu’à sa mort en 1813.

Henri Heine

H Treine

 

Né en Prusse en 1797, Henri Heine est un des grands poètes allemands du XIXe siècle. Emigré en France dès 1831, il s’installe vers 1846 rue de la Châtaigneraie. Il a laissé des publications célèbres comme Les Lamentations, Mélodies ou encore des Tableaux de voyage, au style enjoué et élégant.

Rachel

Rachel

 

Certes moins connue que Sarah Bernhardt qu’elle précéda dans la tragédie, Elisabeth-Rachel Félix apporta un nouveau souffle au théâtre. Née en Suisse en 1821 d’une famille de colporteurs juifs, elle dut très vite subvenir à ses besoins en chantant dans les rues. Elle prit des cours de déclamation et débuta sur la scène du Gymnase le 24 juillet 1837, dans la Vendéenne, une pièce de Paul Duport qui n’eut aucun succès ! Mais ce mauvais début fut vite rattrapé puisqu’elle débuta à la Comédie Française l’année suivante, en 1838, dans Horace, de Pierre Corneille, où elle interpréta le rôle de Camille. Il s’ensuivit une carrière triomphale, au cours de laquelle elle interpréta toutes les héroïnes du théâtre classique. Elle excella à faire revivre la tragédie classique face au drame romantique. Par la simplicité de son jeu et de ses gestes, par la sobriété et la pureté de sa diction, elle remit à la mode la tragédie dont la grandiloquence lassait. Sa santé délicate l’amena à Montmorency, rue de la Châtaigneraie, pour une cure de repos et d’air pur. Elle décéda en 1858, âgée de 37 ans.